Contre le terrorisme et le racisme: Détruire les ghettos

Mais j'ai l'impression que dans ce melting pot de désespoir, d'ennui et de sentiment d'exclusion, l'islamisme radical offre un système de pensée simple et valorisant.

Ce n'est pas très joli ici. Bild: imago/ecomedia/robert fishman

On aura beau avoir de meilleurs services de renseignements, plus de policiers, plus d'écoutes, plus de contrôles sur Internet, une meilleure surveillance des déplacements aériens, une école républicaine qui enseigne le civisme, une justice plus implacable avec le terrorisme et le racisme, on n'obtiendra pas le Plus jamais ça! tant désiré.

La seule solution serait de faire disparaître les ghettos - autrement appelés banlieues ou quartiers, ce bain saumâtre dans lequel des centaines de milliers de jeunes végètent et qui est l'envers du monde éclairé dans lequel la plupart d'entre nous vivent. Tout le monde y est arabe, noir, musulman, et cet enfermement sur soi, cette concentration incestueuse du même créent un microcosme nauséabond, un ghetto justement, qui fermente dans une même mentalité, un même système de représentation, une même façon de vivre – si l'on peut appeler cela vivre.

Le taux de chômage y bat des records, l'école ne parle pas la même langue, la misère y est reine, et la débrouille, et les trafics. On traîne, on n'a rien à faire, ou pas grand chose, mais on est „chez soi“, dans ce territoire où les flics s'aventurent rarement, où les dealers attendent au coin des rues (on pourrait les rejoindre, travailler pour eux, se faire un peu d'argent), et où la mosquée plus ou moins „salvatrice“ n'est jamais bien loin. Et ce milieu se prolonge naturellement dans les prisons qui accueillent les plus radicaux et où la même porosité entre délinquance, drogue et religion se développe.

Peut-être que ce que je dis là n'est qu'un cliché, je ne connais rien à la „banlieue“, je n'y ai mis les pieds que trois ou quatre fois parce que j'ai un ami qui y habite. Mais j'ai l'impression que dans ce melting pot de désespoir, d'ennui et de sentiment d'exclusion, l'islamisme radical offre un système de pensée simple et valorisant: c'est nous qui sommes dans le vrai ; les autres, juifs, chrétiens, nantis, ne sont que des corrompus ; quitte à mourir, faisons sauter ce monde qui ne veut pas de nous et accédons au paradis. Pour ceux qui franchissent le pas, le jihadisme doit apparaître comme une entreprise messianique lumineuse, une façon de rompre avec l'impuissance et la vie grise pour finir en „martyrs“ et „héros“.

Sélim Nassib wurde 1946 in Beirut im Libanon geboren. Er stammt aus einer jüdischen Familie syrischer Herkunft. Seit 1969 lebt er in Paris. Er arbeitete für zahlreiche Zeitungen, unter anderem auch als Nahostkorrespondent für die französische Zeitung Libération. Seit den neunziger Jahren lebt er als freier Schriftsteller und Drehbuchautor, hauptsächlich für Dokumentarfilme.

Die bearbeitete deutsche Übersetzung dieses Textes finden Sie hier.

Faire disparaître les ghettos ? Les pouvoirs publics, les régions, les municipalités y ont pensé, et ils ont sans doute englouti des milliards pour y parvenir. Peut-être ont-ils réussi certaines choses mais dans l'ensemble, ça n'a pas l'air terrible. J'ignore comment il faudrait s'y prendre pour pénétrer un système aussi intégré et verrouillé, mais il y en a certainement qui en savent un peu plus long que moi: les gens de terrain, les associations, les ONG, les toubibs, les maîtres d'école, les travailleurs sociaux, les imams éclairés, tous ceux qui, à un titre ou à un autre, ont réfléchi très pratiquement à la question. Avant de dépenser de l'argent en pure perte, il devrait être possible d'étudier et de mettre en place avec eux une véritable stratégie qui soit à la hauteur du problème et de la difficulté à le résoudre. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Ça.

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